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La Gazette du Val d'Oise du mercredi 15 juin 2011.

En point d’orgue de l’opération de communication municipale « Ma ville en + », Jean-Noël Carpentier et toute son équipe, Robert Hue en tête, se sont livrés à un véritable show à l’américaine.

En assistant à la réunion publique sur la RD14 le 31 mai dernier, nous avons cru rêver ! Voici le décor : présentation multimédia sur écran géant, animateur digne des meilleurs jeux télévisés et même zapette pour que les participants puissent se livrer en direct à un simulacre de démocratie participative.

Une réunion publique hallucinante pour nous vendre, au final, un projet d’aménagement de la RD 14 irréaliste, bourré de non-sens et qui donne le coup d’envoi d’une spoliation de tous les propriétaires riverains.


Jean-Noël Carpentier ou l’art de nous vendre l’exact inverse de sa politique actuelle

Après 30 années d’hyper développement commercial de la RD14 sur fond de « les commerces créent de l’emploi », après les autorisations données à Leroy Merlin pour ériger son nouveau parking de 15 mètres de haut, après l’installation récente de dizaines de nouveaux commerces, notre Maire a décidé d’opérer un coup de balai général. La RD14 va devenir une avenue de centre-ville 2 x 1 voie, à faible circulation, d’une emprise de 32 mètres de large et débarrassée de toutes ses enseignes. Notre premier magistrat est en pleine crise de schizophrénie !


Un projet incohérent, sans date précise, sans budget  et hors-compétences municipales

Depuis des dizaines d’années, sous le règne de Robert Hue, nous avions pris l’habitude des promesses sans lendemain, des « projets de projets » qui refleurissent à chaque période électorale : le lycée, la source... Aujourd’hui nous sommes « rassurés », rien ne changera ! Jean-Noël Carpentier est bien le digne héritier de notre ancien Maire démissionnaire. Tenez-vous bien : ce projet, dont les conséquences seront ni plus ni moins la disparition de dizaines de commerces et pas des moindres, la suppression de centaines d’emplois et l’expropriation de dizaines de propriétaires riverains, n’a aucune date précise de mise en œuvre, aucun budget prévisionnel, ni aucune espèce de source de financement.

Le passage en 2 x 1 voie de la RD14, sa requalification en simple voie urbaine semble apparaître comme « LA » bonne idée aux yeux de notre Maire. A moins que concomitamment il décide de faire de Montigny une île, comment arrivera-t-il à faire disparaître la circulation entre la zone commerciale de Franconville et la Patte d’Oie d’Herblay ? Tout cela n’est pas sérieux !

Plus grave, Jean-Noël Carpentier, certes tout jeune Maire, ne semble pas savoir que ce projet à fort enjeu économique est également de la compétence de la Communauté d’Agglomération du Parisis et du Conseil général. Selon nos informations, aucune de ces deux institutions, dont l’approbation et le concours financier seront évidemment indispensables, ne sont au courant de ses intentions délirantes. C’est dire si le projet a une chance d’aboutir.


Des conséquences graves et déjà constatées pour les propriétaires riverains

Faire planer l’idée qu’un quartier va être totalement chamboulé, que l’emprise de la RD14 va être augmentée jusqu’à 32 mètres et que des parcelles de propriété seront donc expropriées revient ni plus ni moins à spolier les actuels propriétaires. Ce projet qui, en l’état, n’a aucune chance de voir le jour mais qui porte aujourd’hui le sceau municipal, va avoir de graves conséquences sur la valeur foncière des propriétés de la zone concernée. Selon plusieurs sources, des professionnels de l’immobilier déconseillent déjà à leurs clients d’acquérir des propriétés qui jouxtent cette voie.


Il faut évidemment réfléchir sérieusement à l’avenir de la RD14 et ne pas céder au tout commerce et au tout voiture. Mais, il faut le faire sérieusement et sans se moquer des Ignymontains. Aujourd’hui, notre Maire donne son accord à quasiment toutes les demandes commerciales et dans le même temps nous fait croire qu’il veut faire disparaître tous les commerces. Les habitants de Montigny ont d’ailleurs réagi avec pragmatisme lors de cette réunion publique et relevé comme nous, toutes les incohérences et le manque de sérieux du projet proposé.

Comme eux et avec nous, exigeons que cette équipe municipale se penche enfin sur les vraies attentes des Ignymontains : offres de garde de la petite-enfance, politique jeunesse, équipements sportifs… et refusons d’être pris pour… ce que nous ne sommes pas !

Jeudi soir, se tenait le Conseil municipal, très court, comme à l’accoutumé, et, comme à l’accoutumé également, nous avons eu le droit à l’éternel discours sur l’Etat qui donne moins d’argent pour financer les projets à Montigny.

Si c’est le cas, il faut le dénoncer !
Mais tout d’abord il faut regarder de quoi on parle !

Jeudi, il s’agissait de la politique de la ville et notamment des deux manifestations « phares » à Montigny, à savoir Montigny-lès-Sables et Montigny-lès-Glaces.

Je ne nie pas, bien entendu, l’intérêt de ces deux manifestations, mais comme de l’animation locale, et non pas comme de la politique de la ville dans le cadre du Contrat Urbain de Cohésion Sociale.

Je rappelle les 5 grandes priorités du Contrat Urbain de Cohésion Sociale signé en 2007 par Monsieur Robert Hue :

- l’habitat et le cadre de vie,
- l’emploi et le développement économique,
- la réussite éducative,
- la santé,
- la citoyenneté et la prévention de la délinquance.

Aucune de ses grandes priorités ne se retrouve dans les deux animations Montigny-lès-Sables et Montigny-lès-Glaces. Il faut, certes, continuer de les financer, mais dans le cadre du droit commun.

Et il faut proposer à l’Etat, dans le cadre spécifique des budgets de la politique de la ville, des actions ambitieuses pour Montigny.
N’aurions-nous pas besoin d’actions fortes qui favoriseraient l’emploi des jeunes, qui lutteraient contre le décrochage scolaire ou la prévention de la délinquance… ?

Et si nous proposions ces actions à l’Etat, comme c'est le cas dans de nombreuses autres villes de notre Département, celui-ci apporterait son soutien financier, chaque année, à notre Ville.

Après les « Lettres du Maire » en quadrichromie imprimées sur papier glacé (novembre 2009, septembre 2010), la conférence de presse entre copains à la Mairie (juin 2010), les éternels éditos politiques dans le journal de la Ville, tout cela payé avec notre argent… nous avons le droit ce mois-ci, à la couverture et à 4 pages dans "Montigny notre Commune" de propagande anti-gouvernementale.

Et comme si ça ne suffisait pas à la dépense, la couverture est reprise en affiches, placardées sur les panneaux municipaux.

Que l’on soit bien clair, mes propos ne sont pas ici pour juger du bien fondé ou non des mesures gouvernementales, mais bien de poser la question : est-il normal que les taxes d’habitation et taxes foncières que nous payons tous, servent à la communication politique personnelle du Maire de Montigny-lès-Cormeilles ?

Evidemment non ! En particulier dans une période où le financement des collectivités comme de l’Etat se raréfie et où l’argent doit être utilisé avec discernement et non pas pour flatter son ego.

Car si on continue comme cela, à quand des panneaux en couleur à l’effigie de Monsieur Carpentier apposés au fronton des bâtiments municipaux… ?

Plus sérieusement, au-delà d’être à la limite de la légalité, une telle communication, exeptée pour se faire plaisir, ne sert strictement à rien. Monsieur Carpentier n’est pas parlementaire, ses prises de positions politiques à grand renfort de communication payée par nos impôts n’ont aucun écho au sommet de l’Etat.

Ce sont des dizaines de milliers d’euros dépensés en pure perte !

De plus, la mission de la communication d’une commune n’est pas d’influencer les citoyens sur des questions de politique nationale, mais plutôt d’informer objectivement et en toute neutralité sur l’action communale, sur l’animation locale, sur les services publics…

Je propose donc à Monsieur Carpentier, que chaque mois, les pages consacrées à la propagande partisane dans "Montigny notre Commune" soient ouvertes à la communication des associations, que les affiches correspondantes mettent en avant les événements de ces associations, qui, elles, ne peuvent se payer une communication "abri-bus".

Je propose également, que l’argent dépensé pour concevoir, imprimer et distribuer la Lettre du Maire qui répète en moins bien ce que les médias ou internet diffusent gratuitement soit utilisé au financement des associations de la Ville ou du CCAS.